CAUSES DE L'OBÉSITÉ


L'obésité est un problème de santé couteux et nocif aux Etats-Unis et ses causes sont multiples. Pour les individus, il est essentiel de s'assurer qu'ils vivent avec un mode de vie sain mais les endroits où ces personnes vivent, travaillent et jouent ont un impact majeur sur les choix qui s'offrent à eux.


Les aliments riches en calories sont moins chers et il est plus facile d'en trouver dans certains quartiers, que des fruits et légumes par exemple. Beaucoup de communautés manquent de lieux sûrs et accessibles pour marcher, faire du vélo et jouer. La publicité, l'éducation et le mode de vie vont inciter les enfants et adultes à consommer de la nourriture et des boissons malsaines. En conséquence, beaucoup d'Américains mangent peu de fruits et de légumes et consomment trop de calories sous forme d'aliments transformés et moins de la moitié pratiquent une activité physique pourtant recommandée par les directives nationales.

Un goût de trop peu au niveau de la consommation de fruits et légumes

Depuis 1960, l'argent que les Américains dépensent pour de la nourriture consommée à l'extérieur de leurs maisons a presque doublé. En 2004, 63% des enfants âgés de 1 à 12 ans ne mangeaient pas 1 à 3 fois par semaine chez eux.

La consommation de fruits et de légumes aux États-Unis a augmenté de 19% de 1970 à 2005, cependant les Américains ne respectaient pas les recommandations du "Dietary Guidelines" de deux tasses de fruits et de deux tasses et demi de légumes par jour (l'équivalent de notre 5 fruits et légumes par jour en France). Les enfants mangeaient moins de fruit et consommaient plus de boissons sucrées comme des jus de fruits frais, ou des boissons pour le sport. Les données les plus récentes révèlent que parmi les lycéens américains, 5% des étudiants n'ont pas mangé de fruits ni bu de jus de fruits frais au cours des sept jours précédant l'enquête en 2013, comparé à 5,2% en 2015 et 5,6% en 2017. De plus, 6,6% des étudiants n'ont pas mangé de légumes au cours des sept jours précédant l'enquête comparé à 6,7% en 2015 et 7,2% en 2017.

Consommation de fruits aux Etats-Unis par genre, niveau scolaire et race

    2013                                                                  2015                                                                2017

source : The State of Obesity, The Nutrition Habits of U.S. High School Students (1999-2017)

Consommation de légumes aux Etats-Unis par genre, niveau scolaire et race

    2013                                                               2015                                                                2017

source: The State of Obesity, The Nutrition Habits of U.S. High School Students (1999-2017)

sondage réalisé auprès de 50 lycéens aux Etats-Unis et réalisé par les rédactrices en chef
sondage réalisé auprès de 50 lycéens aux Etats-Unis et réalisé par les rédactrices en chef

Nous avons réalisé un sondage auprès de nos proches américains (famille ou amis) et nous les avons questionné pour en savoir plus sur leur consommation quotidienne de fruits et légumes.

On peut voir que parmi nos proches :

  • Environ 9% consomment zéro fruits et/ou des légumes par jour.
  • 40% consomment au moins 1 fois des fruits et/ou des légumes par jour.
  • 41% consomment 2 à 4 fois des fruits et/ou des légumes par jour.
  • 10% consomment 4 fois ou plus des fruits et/ou des légumes par jour.

Trop de sucres consommés

La consommation de "sucre ajouté" est presque 3 fois supérieure à l'apport recommandé par l'USDA     (U.S. DEPARTMENT OF AGRICULTURE). La consommation moyenne de "sucre ajouté" a augmenté de 14% de 1970 à 2008. Les enfants qui ont réduit leurs consommations de sucres de l'équivalent d'une canette de soda par jour, ont amélioré leurs taux de glucose/insuline.

En 2008, les Américains consommaient 640 calories de matières grasses ajoutées par personne par jour. Les boissons sucrées représentaient 11% de la consommation calorique totale des enfants. Les données les plus récentes révèlent que parmi les lycéens américains, 18,7% ont bu du soda au moins une fois par jour en 2017, contre 20,4% en 2015 et 27% en 2013.

consommation de soda par genre, classe et race

source: The State of Obesity, The Nutrition Habits of U.S. High School Students (1999-2017)

L'apport calorique quotidien moyen des Américains était de 300 calories supérieurs à celui de 1985 et de 600 calories supérieurs à 1970 selon les données de 2008 de l'USDA. Les enfants âgés de 2 à 18 ans consommaient près de 3 collations par jours et ces collations représentaient jusqu'à 27% de l'apport calorique quotidien des enfants.

Allez, on s'active !

En 2008, on conseillait aux enfants et adolescents de faire 60 minutes ou plus d'activité physique quotidienne. Il existe des preuves que l'activité physique à un effet positif sur les résultats scolaires des étudiants (notes, tests) selon un examen de 50 études menées par les CDC (Centers for Disease and Prevention).

Des études ont montré que la plupart des jeunes n'ont pas fait 60 minutes ou plus d'activité physique par jour. Seulement 42% des enfants âgés de 6 à 11 ans s'engageaient à faire 60 minutes ou plus d'activité physique modérée à vigoureuse sur 5 jours (ou plus) par semaine. Ce chiffre tombait à 8% pour les adolescents âgés de 12 à 15 ans et à 7.6% chez les adolescents de 16 à 19 ans. 

Au niveau national, seuls 35% des élèves du secondaire ont atteint les niveaux d'activité physique recommandés (ce qui signifie donc que 65% des élèves du secondaire n'ont pas atteint les niveaux d'activité physique recommandés au cours de cinq des sept derniers jours, selon le sondage de 2007 de la YRBSS). Autre exemple marquant: le nombre d'enfants qui allaient et revenaient de l'école à pieds a diminué considérablement au cours des 40 dernières années: on est passé de 48% des étudiants en 1969 à 16% en 2001, soit 3 fois moins.

Près de 3 lycéens sur 4 ne respectent pas la pratique d'une activité sportive (1 heure par jour) selon YRBSS . Le rapport montre que ces dernières années, les lycéens consacrent plus de temps sur l'ordinateur et moins de temps à regarder la télévision. Les données de 2017 révèlent que 20.7% des élèves du secondaire regardaient la télévision pendant 3 heures ou plus par jour en 2017 contre 24.7% en 2015 et 32.5% en 2013, c'est-à-dire environ 1,5 fois moins en 4 ans.

source : The State of Obesity, Physical Activity Among U.S. High School Students (1991-2017)

Pour les adultes, les directives leurs recommandent de faire au moins 2 heures et demi d'activité physique modérée (marche rapide, aquagym..) par semaine ou 1 heure d'activité intense (marche, natation, course...). Les adultes devraient intégrer des activités de renforcements musculaires telles que la musculation (2 fois par semaine).

Le constat est que plus du quart des adultes Américains n'ont pas fait d'activité physique durant la semaine. Le pourcentage n'ayant aucune activité physique durant leurs loisirs est plus élevé chez les Noirs (31.9%) et les Latinos (34.6%) que chez les Blancs (22.2%).

Nous avons réalisé un graphique pour mieux visualiser ces données:

graphique réalisé par les rédactrices du site
graphique réalisé par les rédactrices du site

Des causes différentes selon les communautés ?

Les communautés où le niveau de sécurité des quartiers était très faible étaient associées à une diminution du niveau de sport/d'activité physique selon une étude sur plus de 12 000 élèves de la 4ème à la 2nde (8-10th grade) qui vivent dans des quartiers urbains, suburbains et ruraux. Les enfants et jeunes vivants dans des quartiers avec plus d'espaces verts tels que les parcs, terrains de jeu étaient moins susceptibles d'être en surpoids que leurs semblables habitant dans de quartiers moins verts. Les communautés très touchées par la pauvreté ont moins de chance d'avoir des lieux où les enfants peuvent être physiquement actifs, comme les espaces verts. En général, les États avec les niveaux les plus élevés de pratique du vélo ou de la marche ont les niveaux d'obésité, d'hypertension, de diabète les plus bas des USA (Colorado).

Les communautés à faible revenu, qui sont dans des zones rurales et les communautés de couleurs sont affectées de façon disproportionnée par l'obésité. Par exemple, selon NHANES (2015-2016), les taux d'obésité chez les Latinos et les Noirs Américains était de 20% plus élevés que pour les Blancs. Les communautés à faible revenu sont donc beaucoup moins susceptibles d'avoir une alimentation saine, des parcs et des espaces verts à leurs dispositions et sont quatre fois moins susceptibles d'avoir à leur disposition des installations de loisirs telles que des piscines, des terrains de tennis et/ou de sports. Les chercheurs ont aussi prouvé que les entreprises alimentaires et de boissons cherchent à cibler en priorité les jeunes Noirs et Latinos par la publicité de leurs marques les moins nutritives y compris les fast-food, bonbons, boissons sucrées et snacks.

Sondage réalisé auprès de 50 étudiants aux Etats-Unis
Sondage réalisé auprès de 50 étudiants aux Etats-Unis

Nous avons réalisé un sondage dans notre entourage auprès de 50 lycéens. Les résultats révélés ci-dessous ne correspondent pas à ceux que nous avions avancés ci-dessus (voir: "Allez on s'active !") car les personnes sondées étaient issues d'un milieu sociale favorisé. D'après Faustine Régner, sociologue et chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) si la minceur constitue aujourd'hui la norme dominante de l'excellence corporelle, ce souci de contrôle du poids n'est pas également partagé par tous les groupes sociaux : l'intérêt porté à la minceur croît avec la hiérarchie sociale. Ainsi, les femmes cadres et membres des professions intermédiaires, moins touchées par l'obésité sont dotées d'une corpulence inférieure à celle des catégories populaires. Elles ont également une vision plus contraignante de la corpulence à atteindre, se pèsent et pratiquent une activité sportive plus régulièrement. Les étudiants issus de milieux sociaux favorisés seront donc plus influencés par le fait de pratiquer une activité physique car l'apparence est plus importante pour eux. Comme le montre les chiffres ci-dessous, 43% des élèves interrogés pratiquent minimum 4 fois par semaine une activité sportive et seulement 8% n'en pratiquent pas.

La socioéconomie et l'obésité chez les enfants

Socioéconomie:

La socio-économie est un mélange entre les sciences économiques et la sociologie. Elle vise à intégrer les outils des sciences économiques avec ceux de la sociologie afin d'examiner l'évolution économique des sociétés.

Une analyse de l'enquête Nationale sur la santé des enfants (NSCH) menée en 2007 a révélé que :



  • Les enfants des parents ayant moins de 12 ans d'éducation avaient un taux d'obésité 3.1 fois plus élevé (30.4%) que ceux dont les parents sont allés dans des Universités et ont décrochés un diplôme d'enseignement supérieur.



  • Les filles (âgées de 10 à 17 ans) vivant dans de quartiers ayant des caractéristiques socio-économique plus faibles sont plus susceptibles d'être obèses (19.2%) et en surpoids (35.7%) que les filles vivant dans des quartiers présentant des caractéristiques socioéconomiques plus élevées.

L'insécurité alimentaire

L'insécurité alimentaire est un état dans lequel se trouve une personne, ou un groupe de personnes, lorsque la disponibilité d'aliments sains et nutritifs, ou la capacité d'acquérir des aliments personnellement satisfaisants par des moyens socialement acceptables, est limitée ou incertaine.

En 2013, l'insécurité alimentaire variait considérablement selon les États, allant du plus bas : 8.4% dans le Dakota du Nord au plus haut : 22.0% dans le Mississippi. 

Au niveau régional, les taux d'insécurité alimentaire (problème d'accès aux aliments) étaient de 15.1% dans le Sud, de 13.8% dans le Midwest, de 13.3% dans le Nord-Ouest et de 13.1% dans l'Ouest. 

  • 14 États avaient des taux d'insécurité alimentaire supérieurs à la moyenne nationale (environ 14%) : la Caroline du Nord, la Géorgie, le Tennessee, le Missouri, le Mississippi, l'Arkansas, l'Ohio, et le Texas.

  • 20 États avaient des taux inférieurs à la moyenne nationale: Dakota du Nord, le Delaware, le New Jersey, l'Iowa, l'Illinois, le Wisconsin Massachusetts, la Pennsylvanie, le Minnesota, le Montana, l'Alaska, le, New Hampshire, le Dakota du Sud et la Virginie.

  • 16 États et Washington, D.C. avaient des taux qui ne diffère pas de la moyenne nationale.

moyenne d'insécurité alimentaire par Etats, source: USDA
moyenne d'insécurité alimentaire par Etats, source: USDA

Au niveau des États, 90% d'entre eux avaient des taux d'insécurité élevé dans le Sud, 52% étaient ruraux et 24% étaient métropolitains.

Une des conclusions de cette étude est que les taux d'insécurité alimentaire sont les plus élevés parmi les ménages ayant des revenus proches ou en dessous du seuil de pauvreté, dirigé par une seule femme ou un homme, dirigé par un Noir ou un Latino et/ou dans les grandes villes ou zones rurales.

Mailis Le Guillou et Sarah Meurier - Programme Let's Move
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