UN PLAN EFFICACE ?
Des chiffres satisfaisants ?
En 2012, Michelle Obama a vanté le succès du programme en disant que, grâce au travail de tout ceux qui soutiennent ce programme et travaillent pour l'améliorer, le discours sur l'obésité chez les enfants aux États-Unis a changé.
"Two years later, I am thrilled to report that because of the hard work and leadership of individuals and organizations from every sector of our society, we have begun to change the conversation about childhood obesity in America."
Des entreprises comme Walgreens and Walmart et autres s'engageaient à construire et développer 1500 magasins pour vendre des produits frais dans les communautés mal desservies du pays et des détaillants s'efforçaient de réduire les prix des fruits, légumes et des produits sains. Mais d'après une étude en 2014 du «Centers for Disease Control and Prevention» 17% des enfants de 2 à 19 ans étaient toujours considérés comme obèses. Ces chiffres étaient cohérents avec les dernières années. En réalité, il y avait même une augmentation du nombre d'enfants en surpoids ou obèses âgés de 2 à 19 ans: en 1999-2000, 27,5% des enfants âgés de 2 à 19 ans avaient un excès de poids tandis qu'en 2011-2012, ce nombre était passé à 31,8%, puis à 33,2% en 2013-2014. Cependant, d'après le «Journal of the American Medical Association», il y aurait eu une diminution importante du taux d'obésité chez les enfants âgés de 2 à 5 ans avec seulement 8% des enfants de cette tranche d'âge qui étaient obèses en 2012 contre 14% en 2004. « C'est la première fois que nous voyons des signes de diminution significatif dans n'importe quel groupe » rapporte Cynthia L.Ogden, chercheuse pour Centers for Disease and Prevention ». Cette diminution parmi les populations plus jeunes par rapport aux enfants plus âgés pourrait être la clé pour réduire les taux d'obésité chez les enfants, il peut être essentiel de cibler les populations les plus jeunes (les moins de 2 ans et les enfants d'âge préscolaire). En effet, la prévention doit commencer le plus tôt possible.
Nous en avons profité pour poser la question à nos proches s'ils avaient entendu parler de ce programme mis en place par leur ancienne Première Dame et 92% d'entre eux étaient au courant mais d'après 73% d'entre eux ce programme ne les a pas affecté.


sondage réalisé par les rédactrices auprès de 50 lycéens aux Etats-Unis
En 2015, Debra Eschmeyer, responsable de Let's Move et conseillere de la campagne et de la nutrition auprès de la Maison-Blanche a pris la parole lors du TEDxManhattan pour parler de la campagne #GimmeFive développée pour fêter les cinq ans de Let's Move. Elle en a profité pour donner quelques chiffres.
D'après la vidéo depuis les cinq dernières années :
- Plus de 1,6 millions d'enfants ont désormais accès à des garderies plus saines/prospères.
- Plus de 2 millions d'enfants ont accès aux "salad bars" à l'école.
- Plus de 9 millions d'enfants fréquentent une "Let's Move Active School" avec 60 minutes d'activité physique.
- Plus de 30 millions d'enfants ont des repas plus sains à l'école.
- Plus de 70 millions de personnes vivent dans une comté (division territoriale plus petite qu'un État mais plus grande qu'une ville ou une municipalité, dans un État ou un territoire) avec un plan en place.
Les sympathisants de l'initiative de la première femme prétendent qu'il faudra probablement des années avant que les effets de la campagne ne soient connus même si Michelle Obama à la capacité de trouver de bonnes idées comme celle qui met en avant le nombre de calories sur les étiquettes de menu, ou bien la limitation de la malbouffe dans les écoles.
Des avis mitigés
Dr Neal Barnard, fondateur et président du Comité de médecins a déclaré« Je dois dire que cela a été un échec absolu. Je tiens cependant à remercier (Obama) d'avoir accru la visibilité de la question mais là où je pense qu'ils se sont trompés, c'est qu'ils ont fini par faire plus de mal que de bien en persuadant les Américains que les causes de l'obésité étaient des choses complètement fictives. » Barnard a estimé que la campagne avait trop concentré son attention sur la réduction de la consommation de sucre et pas assez sur la consommation de fromage, de viande et de céréales.
Certains ont également souligné que le taux d'obésité chez les enfants n'avait pas diminué depuis le début de «Let's Move» et d'autres craignent que le projet ne soit rien de plus qu'une campagne de relations publiques très médiatisée et sans véritable fond.
L'avis des rédactrices
Les résultats concernant les enfants âgés de 2 à 19ans ne nous surprennent pas car nous avons pu constater que les habitudes alimentaires des lycéens américains étaient préoccupantes grâce à notre année dans un « high school » aux Etats-Unis. Nous avons assisté à des scènes surprenantes comme le fait qu'après 2 heures de sport, la première chose que certaines personnes faisaient était de prendre des barres chocolatés, ou bien boire des sodas ou encore manger des gâteaux ou des bonbons. De plus, très peu de personnes de notre entourage mangeaient à la cafétéria. En général les étudiants qui ont la possibilité de conduire (16 ans aux Etats-Unis) préfèrent prendre leurs voitures et aller chercher leur déjeuner dans des fast-food du type Chick-Fil-A, Sonic, MacDonald's ou bien Cane's car ce n'est pas cher et meilleur d'après eux. Dans ces cas là, les mesures mises en place par l'ancienne Première Dame concernant des repas plus sains à la cantine ne les affecte en rien. On peut également ajouter que le nombre de fois où les élèves mangent durant la journée des « snacks » est impressionnant et faire du sport en parallèle ne veut pas dire qu'ils ne prennent pas rapidement du poids. Par ailleurs, beaucoup de villes aux Etats-Unis ont très de trottoir pour circuler à pied donc se déplacer en voiture est impératif ce qui pour ceux qui ne font pas forcement de sport à l'école est contraignant car rentrer à pied de l'école par exemple aurait pu être considéré comme une activité physique.